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DE MARIE BASHKIRTSEFF.

Je ne parle pas de la sculpture, je n’en ai jamais assez vu pour en parler. Quand on voit les atroces papillotements des tableaux de genre et les horribles médiocrités prétentieuses, les portraits ordinaires ou bons, on est près d’être écœuré. Pour aujourd’hui, je n’ai trouvé de bien trait de Victor Hugo, par Bonnat, et puis peut-être la que

le portoile

de Breslau… Le fauteuil de Breslau est mal dessiné, la femme a un peu l’air de s’y cramponner parce qu’il semble pencher vers le public, c’est dommage. Je cite Bonnat, parce qu’il a du vrai, et Breslau parce que je trouve que tous ses tons calmes chantent. Je n’admets pas qu’on fasse comme L…, les mėmes doigts de pieds à toutes ses femmes… Cela m’irrite et m’enrage.

Mercredi 14 mai. Au lieu d’aller au Salon, j’ai travaillé à mon esquisse… La mort d’Orphée. Je crois que la composition ne m’embarrasse pas plus que le dessin ; j’ai des idées de gloire et de bonheur et de tout ce qu’il y a de meilleur au monde. Vendredi 16 mai. — Le Salon est une mauvaise chose parce qu’en voyant les saletés, Ies vraies saletés qui s’y trouvent, on commence à se croire quelqu’un, quand on n’est encore rien. Dimanche 30 mars. — Jeanne a posé et nous l’avons retenue à dîner.

Je n’ai pas besoin de vous dire que c’est une femme bien née, parfaitement élevée, très instruite et intelligente. Elle est mal mise et on la prend pour une M. B. — II.

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