Page:Bashkirtseff - Journal, 1890, tome 2.pdf/173

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
168
JOURNAL

somme, cela m’est indifférent, car je n’ai jamais rien compris aux troubles occasionnés par la valse dans les romans.

En dansant, je ne pense qu’à ceux qui me regardent. Jeudi 5 février.— Je voudrais faire toujours comme aujourd’hui : travailler de huit heures à midi et de deux à cinq. A cinq heures, on apporte la lampe et je dessine jusqu’à sept et demie. De sept et demie à huit, faire sa toilette ; à huit heures, diner, lire et s’endormir à onze heures. Pourtant, de deux à sept heures et demie sans s’arrêter, c’est un peu fatigant. Mardi 10 février. — J’ai eu une longue conférence avec le père Julian au sujet de mon Salon ; j’ai soumis deux projets qu’il trouve bien. Je les dessinerai tous deux, cela prendra trois jours, et alors nous choisirons. Je ne suis pas assez forte pour me tirer brillamment d’un portrait d’homme, sujet ingrat ; mais je suis de force à exécuter une figure (gr. nat. bien entendu) et du nu, ce qui, comme dit Julian, m’attire comme tous ceux qui sentent une force. Il m’amuse cet homme, il bâtit sur ma tête un avenir ; il me fera faire ceci, cela, si je suis sage et, depuis notre dernier entretien, je suis sage. L’année prochaine, ce sera un portrait d’homme célèbre et un tableau. « Je veux que d’un cGup vous sortiez des rangs. D Pour cette année, moi « la trouveuse » j’ai trouvé ceci : une femme devant une table, le menton appuyé sur la main et le coude sur la table, qui lit un livre ; éclat de lumière sur de trės beaux cheveux blonds. Titre : La question du divorce, par Dumas. Ce livre vient de paraître et la question passionne tout le monde.