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JOURNAL

accrochées, maisje le trouve dans la galerie extérieure où j’avais été déjà choquée de trouver placée Breslau. En effet, vous pouvez voir comment Wolff traite la galerie, mais pourtant il y a là des ceuvres de Renoir et d autres, connus. A… expose un grand et beau portrait de Léon Say. Pas mal du tout, très crâne, mais les mains ont l’air d’être faites par Robert-Fleury père. Dieu me pardonne cette supposition, si ce n’est pas vrai. Le fait est que Léon Say n’ayant posé que pour la tête il a été facile de se faire aider. Le portrait est très bien placé. Quant à Breslau, placée comme moi dans la galerie et sur la cimaise comme moi, elle a fait un bien mauvais morceau de peinture, ou tout au moins une chose aussi désagréable à voir que possible. C’est le portrait de M8* Viard. Je crois que ce qui l’a perdue, c’est une trop grande recherche de finesse de tons. Tout est gris, le fond qui ressemble à des panneaux de bois grisâtre, des décorations de chapelle, d’oratoires, le fauteuil, tout est sale ; la tête est aussi très sale. Mais il y a des têtes comme cela ; on aurait pu avec un autre arrangement en tirer parti. Maintenant, il y a un bon dessin et une certaine largeur de faire dans les mains. Les autres élèves ne valent pas la peine qu’on en parle.

Quant à Bastien-Lepage, cela frappe d’abord comme quelque chose de vide, l’effet du plein air.-Jeanne d’Arc, la vraie, la paysanne appuyée à un pommier tenant une branche de l’arbre de la main gauche, qui est une perfection ainsi

du corps ; c’est un morceau admirable. La tête renversée, le cou tendu et les yeux qui ne regardent rien, des yeux clairs, prodigieux ; la tête est d’un effet étourdissant ; c’est la paysanne, la fille des champs, stupéfaite, souffrant de sa vision. Le jardin fruitier qui enque le

bras ; le bras droit pend le long