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JOURNAL

Vouloir : mais pour vouloir, il faut encore pouvoir. Geux qui réussissent avec je veux sont à leur insu soutenus par des forces secrètes qui me manquent. dire que, par moment, j’ai non seulement foi dans mon talent à venir, mais queje sens le feu sacré du génie !  ! O tristesse !

Au moins ici, il n’y a de la faute à personne, c’est moins enrageant. Rien d’horrible comme de se dire : Sans celui-là ou sans ceci, je l’aurais peut-être. – Je crois faire tout ce que je puis et je n’arrive à rien. O mon Dieu, faites que je me trompe et que la conscience de ma médiocrité ne soit qu’une injustice ! — Et

Vendredi 10 février. je viens de passer trois journées vraiment malheuÇa a été un coup si rude que reuses.

Je ne fais plus nion grand tableau, mais des choses plus raisonnables, plus simples et des études. résolution solennelle de ne plus perdre une minute et de ne plus faire un trait en l’air. Me concentrer. Bastien me le recommande ainsi que Julian, ainsi que l’heureuse Breslau. Oui, vraiment heureuse, et je donnerais pour l’être autant qu’elle, sans hésiter, tout ce qu’on appelle mes bonheurs et mes richesses. 40, 000 fr. de rente pour être indépendante, et du talent ; avec cela, on a tout. C’est égal, elle est terriblement heureuse cette fille ! Je me sens si malheureuse chaque fois que je pense à cet article de Wolff ! Pourtant, ce n’est pas ce qu’on nomme l’envie. Je n’ai pas le ceur à analyser cela et à chercher des expressions, littéraires… — Une

Lundi 13 février. — Depuis samedi, j’ai commencé un tableau. Voilà quinze jours que je cherche. Je