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DE MARIE BASHKIRTSEFF.

agissant ainsi, elles font un affront au maitre et comblent de joie l’Espagnole en lui accordant une importance extrême.

Bref, elleş reviennent sur leur décision. Alors, pour mieux faire voir à l’Espagnole que je me refuse absolument à la reconnaitre comme supérieure, j’offre de briser la tire-lire, ce matin, à neuf heures. C’était avant l’arrivée de la terrible Espagnole. On appuie la proposition, on l’exécute et je compte cent sept francs et un sou. Puis je vais annoncer le résultat dans le salon des plâtres.

— Est-ce que Mile A… est là ?… mẹ demande une sorte de fruitière qui fait apprendre à sa fille le dessin. Non, madame.

C’est-étrange, j’ai cru que c’était elle qui avait… — Ce sont toutes les élèves, madame, qui ont donné ; ce sont également toutes les élèves qui ont voulu savoir le résultat et c’est devant elles brisé la tire-lire. Bonjour, madame. L’Espagnole est arrivée et n’a rien dit, mais je puis me vanter d’avoir une haine de plus contre moi. Je puis aússi me vanter que je m’en fiche tout à fait. que

l’on a Robert-Fleury m’a dit ceci : — 1l ne faut jamais être content de soi. Julian aussi. Or, comme je n’ai jamais été contente de moi, je me suís mise à réfléchir sur ces mots. Et quand Robert-Fleury m’eut dit beaucoup de bonnes choses, je lui répondis qu’il faisait bien de me les dire, parce que j’étais tout à fait mécontente de moi, découragée, désespérée, ce qui lui fit ouvrir de grands yeux. Et en vérité, j’étais découragée. Du moment où je n’étonne pas, je suis découragée ; c’est malheureux. Enfin, j’ai fait des progrès inouïs ; j’ai, on me le Samedi 22 décembre.

1. B. — II