su s’affranchir de ces servitudes, on est bien éloigné de vouloir rien faire ou rien dire qui soit bas et honteux. Tout ce qui passe le nécessaire, fût-ce le sable de la Lydie ou l’or extrait par des fourmis laborieuses, on y attache d’autant moins de prix qu’on en sent moins le besoin ; mais on mesure l’usage des choses aux nécessités de la nature, et non pas à ses plaisirs. Celui qui est sorti de ces limites ressemble à un homme qui roule sur une pente, et qui, ne trouvant pas un point où fixer son pied, ne peut arrêter le mouvement qui l’entraîne. Plus on a amassé, plus on a besoin, pour satisfaire sa passion, de multiplier les richesses acquises ; c’est ce qu’exprime Solon, le fils d’Exécestide, lorsqu’il dit : « La cupidité de l’homme ne connaît
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