Page:Basile de Cesarée - De la lecture des auteurs profanes, 1894.djvu/88

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γεται, κἂν σύμπαντα τὸν ἀφ᾿ οὗ γεγόνασιν ἄνθρωποι χρόνον ἀναμετρῆ, ὡς ἐπὶ παίδων διανοίας γελάσομαι, εἰς τὸν μακρὸν ἀποσκοπῶν καὶ ἀγήρω αἰῶνα, οὗ πέρας οὐδὲν ἔστι τῇ ἐπινοίᾳ λαβεῖν, οὐ μᾶλλόν γε ἢ τελευτὴν ὑποθέσθαι τῆς ἀθανάτου ψυχῆς. Πρὸς ὅνπερ κτᾶσθαι παραινέσαιμ᾿ ἂν τὰ ἐφόδια, πάντα λίθον, κατὰ τὴν παροιμίαν, κινοῦντας, ὅθεν ἂν μέλλη τις ὑμῖν ἐπ᾿ αὐτὸν ὠφέλεια γενήσεσθαι. Μηδ᾿ ὅτι χαλεπὰ ταῦτα καὶ πόνου δεόμενα, διὰ τοῦτ᾿ ἀποκνήσωμεν· ἀλλ᾿ ἀναμνησθέντας τοῦ παραινέσαντος, ὅτι δέοι βίον μὲν ἄριστον αὐτὸν ἕκαστον προαιρεῖσθαι, ἡδὺν δὲ προσδοκᾶν τῇ συνηθείᾳ γενήσεσθαι, ἐγχειρεῖν τοῖς βελτίστοις. Αἰσχρὸν γὰρ τὸν παρόντα καιρὸν προεμένους ὕστερόν ποτ᾿ ἀνακαλεῖσθαι τὸ παρελθόν, ὅτε οὐδὲν ἔσται πλέον ἀνιωμένοις.

Ἐγὼ μὲν οὖν ἃ κράτιστα εἶναι κρίνω, τὰ μὲν νῦν εἴρηκα, τὰ δὲ παρὰ πάντα τὸν βίον ὑμῖν συμβουλεύσω· ὑμεῖς δέ, τριῶν ἀρ-


écoulé depuis la création de l’homme, je me rirais de tout cela comme d’une idée d’enfant, tenant mes yeux fixés sur cette suite éternelle de siècles dont l’imagination ne saurait concevoir le terme, pas plus qu’elle ne peut supposer une fin à l’âme immortelle. C’est pour ce temps que je vous exhorte à amasser des provisions, à remuer toute pierre, comme dit le proverbe, à rechercher de tous côtés ce qui peut vous être utile. La tâche est difficile et demande bien des peines ; ne nous rebutons pas pour cela : souvenons-nous plutôt du philosophe qui nous conseille d’embrasser tout d’abord le genre de vie le plus honnête et de compter que l’habitude nous y fera trouver du charme ; tentons le meilleur chemin. Il serait honteux de négliger le temps présent, et d’avoir à regretter un jour le passé, lorsque ces tristes vœux seront superflus.

Je vous ai donné une partie des conseils que je crois les plus utiles ; je vous dirai le reste à mesure que les occasions se présente-