Page:Basile de Cesarée - Homélie contre les usuriers, 1853.djvu/40

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Demande alors à celui qui a. Mais il est honteux de demander ? Il est plus honteux encore d’emprunter et de faire tort à autrui. Ce que je dis n’est pas pour établir une règle absolue, mais pour faire voir qu’il vaut mieux se résigner à tout que d’emprunter. La fourmi sait se nourrir sans emprunter et sans demander ; l’abeille fait l’aumône des restes de sa nourriture à ses rois, qui n’ont reçu de la nature ni bras ni industrie. Et toi, c’est-à-dire le plus industrieux des animaux, l’homme, tu ne trouveras pas une ressource entre mille pour soutenir ta vie ?

Mais nous voyons que ceux qui cherchent des emprunts ne sont pas ceux qui manquent du nécessaire, car ils ne trouvent nulle part de crédit ; ceux qui empruntent, ce sont ces hommes qui se laissent aller à de folles dépenses, à un luxe stérile, et qui sont esclaves des caprices de leurs femmes. Donne-moi, leur dit-on, de riches habits et des joyaux d’or ; à tes enfants, l’élégante parure qui leur convient ; à tes esclaves, des vêtements brodés de fleurs ; à ta table, une recherche somp-