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Page:Basile de Cesarée - Homélie sur le précepte Observe-toi toi-même, 1880.djvu/6

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qu’il n’a pas dans le texte de Moïse, où il ne s’agit que de l’abolition des dettes. Voici en effet ce que dit Moïse : « Prenez garde de ne vous point laisser surprendre à cette pensée impie, et de ne pas dire dans votre cœur : La septième année, qui est l’année de la remise, est proche ; et de ne pas détourner ainsi vos yeux de votre frère qui est pauvre, sans vouloir lui prêter ce qu’il vous demande, de peur qu’il ne crie contre vous au Seigneur et que cela ne vous soit imputé à péché ; mais vous lui donnerez ce qu’il désire, et vous n’userez d’aucune finesse lorsqu’il s’agit de le soulager dans sa nécessité, afin que le Seigneur votre Dieu vous bénisse en tout temps et dans toutes les choses que vous entreprendrez. »


I. La parole a besoin de calme et de silence pour être comprise : elle doit être claire et brève, comme le précepte qui va faire le sujet de cet entretien.

Ce qu’il faut surveiller avant tout, c’est la pensée : les fautes que commet le corps peuvent être prévenues ou empêchées de mille manières ; l’action de la pensée, tout au contraire, est rapide et insaisissable.

II. Les bêtes ont un instinct qui leur fait rechercher ce qui leur est utile et éviter ce qui leur est nuisible ; l’homme a la raison pour lui servir de guide, et c’est cette raison qui lui permet de distinguer le bien d’avec le mal. Observons-nous sans relâche, si nous ne voulons tomber dans les piéges que nous tend le démon, notre implacable ennemi.

III. Observons notre âme, car elle est immortelle, et non pas notre corps, car il est périssable. Gardons-nous de consacrer tous nos soins à la chair et de lui donner sur l’esprit une supériorité qu’elle ne doit point avoir.

IV. Le précepte Observe-toi toi-même s’applique également à toutes les conditions et à tous les états ; seulement tous les hommes n’ont pas à exercer sur eux le même genre de surveillance. Exemples nombreux cités par l’orateur.

V. La méditation constante de ce précepte préservera la jeunesse d’illusions toujours dangereuses ; elle fera que chacun s’occupe de