Page:Basset - Contes arabes, 1883.djvu/102

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Ce discours remplit Azâd-bakht de colère et il ordonna d’amener sur-le-champ le prisonnier ; ce qui fut fait, et, en le voyant, il lui cria : « Malheur à toi ! tu as commis un grand crime ; ta vie ne s’est que trop prolongée, il faut absolument que tu périsses : rien n’est pour nous préférable à ta mort. »

« Ô roi, répondit le prisonnier, sache que devant Dieu je suis innocent ; c’est pourquoi j’espère vivre. Celui qui n’a rien à se reprocher n’est pas inquiet de l’avenir ; le chagrin et les soucis ne peuvent triompher de lui, tandis que le coupable sent toujours sa faute peser sur lui. Quand bien même sa vie se prolonge, il lui arrive comme au roi Dâdbin28 et à son vizir. »

« Quelle est cette histoire ? » demanda Azâd-bakht.

Le jeune homme commença :