Page:Basset - Contes arabes, 1883.djvu/109

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où il y a, de l’eau ; tu seras mon bienfaiteur. »

Il l’emmena dans une retraite où coulait un ruisseau, la fit descendre, la laissa et s’en retourna plein d’étonnement après avoir retrouvé ses chameaux grâce à la bénédiction de cette femme.

Kesra lui demanda, à son retour, comment il avait rejoint ses animaux ; le chamelier lui raconta l’histoire de la jeune femme et lui fit une telle description de sa beauté que le cœur du prince s’attacha à la solitaire. Sur-le-champ, il monta à cheval avec peu de personnes, alla à l’endroit indiqué et trouva Aroua. La voyant au-dessus de toute qualification, il fut saisi d’amour et lui dit :

« Je suis le roi Kesra, le grand roi ; ne veux-tu pas être mon épouse ? »

« Laisse-moi, ô prince, répondit-elle ; je ne suis qu’une solitaire dans ce désert. »

« Il le faut absolument, reprit-il ; si tu n’acceptes pas, je demeurerai ici, aux ordres de Dieu et aux tiens, et je l’adorerai avec toi. »

Puis il ordonna qu’on dressât une tente pour elle et en face, une autre pour lui