Page:Basset - Contes arabes, 1883.djvu/122

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« Dieu seul peut me nuire et me servir, » répondit-il.

« Le roi a une armée considérable, répliquèrent-ils ; le nombre de ses soldats affermit son cœur. »

L’exilé pensa en lui-même : « Je me confie en Dieu très-haut ; s’il le veut, je serai vainqueur par sa puissance. » Puis il continua tout haut : « C’est moi qui suis Bakht-Zémân. »

En apprenant qui il était, ces cavaliers descendirent de leurs chevaux, baisèrent ses étriers par respect et s’écrièrent : « Prince, pourquoi exposer ta vie ? » Il leur répondit : « L’existence est peu de chose à mes yeux ; je me confie en Dieu très haut et je cherche en lui seul mon appui. » — « Cela te suffit, » répliquèrent-ils ; puis ils ajoutèrent : « Nous ferons pour toi ce que nous pourrons et ce que tu nous demanderas. Réjouis ton cœur : nous t’aiderons de nos richesses et de nos personnes. Nous sommes les familiers de l’usurpateur et nous approchons de lui plus que personne. Nous te prendrons avec nous ; nous rallierons le peuple autour de toi, car tout le monde penche pour toi. » — « Agissez avec la permission de Dieu, » dit-il.