Page:Basset - Contes arabes, 1883.djvu/138

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aussi entendu parler de ton mérite, de ton intelligence et de ta générosité : sois le bienvenu ; que ce pays soit le tien ; tout ce dont tu auras besoin, nous te le fournirons ; il convient que tu vives près de nous et de notre conseil. » Abou-Témâm se prosterna devant lui et dit : « Prince, ma fortune et ma personne sont à ton service, mais dispense-moi de t’approcher, car je ne serais pas en sûreté contre mes ennemis et mes envieux. » Puis il commença d’envoyer à Ilân-Châh des présents et des cadeaux. Le trouvant sage et instruit, le roi s’attacha à lui et lui confia l’administration de ses états avec le pouvoir de décider dans toutes les circonstances.

Il y avait, à la cour, trois vizirs qui avaient en main les affaires du royaume et qui ne quittaient le prince ni le jour ni la nuit. Ils se tinrent à l’écart à cause d’Abou-Témâm, ce dont le sulthân se préoccupa avec son confident. Les ministres délibérèrent sur leur situation et dirent : « Quel moyen imaginer, à présent que notre maître nous néglige pour cet étranger qu’il comble de plus grands honneurs que nous ; il nous faut, dès à présent, inventer une ruse pour l’éloigner du