Page:Basset - Contes arabes, 1883.djvu/147

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tre crime ? Le mal que vous avez commis retombera sur vous. Ne savez-vous pas que celui qui creuse une fosse pour son frère y tombe lui-même ? Recevez de moi le châtiment de ce monde et, demain, vous subirez celui de l’autre vie et la punition divine. » Puis il leur fit trancher la tête en sa présence. Il entra ensuite chez la reine et lui raconta ce qui était arrivé à Abou-Témâm. Elle en ressentit un grand chagrin et tous deux, ainsi que les gens du palais, ne cessèrent de pleurer et de s’affliger pendant toute leur vie. On tira du puits le cadavre du favori ; le roi lui fit élever dans sa demeure un monument et l’y ensevelit.

Considère, ô prince fortuné, ce que produisent la jalousie et l’injustice et comment Dieu tourna la perfidie des vizirs à leur détriment. J’attends de lui qu’il me fasse triompher de tous ceux qui m’envient ma faveur auprès de toi et qu’il fasse éclater devant toi la vérité. Je ne redoute pas la mort pour moi, mais je crains pour mon maître le remords de m’avoir fait périr, alors que je suis innocent ; si je m’étais rendu coupable d’une faute, j’aurais gardé le silence.

Lorsque Azâd-bakht entendit ces paroles,