Page:Basset - Contes arabes, 1883.djvu/170

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Un jour le roi la fit venir, l’embrassa sur la tête et lui dit : « Tu es ma fille, et plus chère pour moi qu’un enfant, à cause de l’affection que je portais à ton père défunt. Je veux te marier à l’un de mes fils que je désignerai pour mon héritier présomptif afin qu’il règne après moi. Vois lequel tu choisiras des deux : je t’ai élevée avec eux et tu les connais. »

La jeune fille se leva, embrassa la main de son oncle et répondit : « Prince, je suis ton esclave ; c’est toi qui es l’arbitre de mon sort ; je ferai ce que tu voudras, car ta volonté est pour moi un argument suprême et respecté. Si tu acceptes que je te serve pendant le reste de ma vie, cela est pour moi préférable à tout le reste. »

Le roi fut satisfait de ces paroles, fit revêtir Châh-Khatoun d’habits somptueux et lui donna de riches présents. Ensuite, son choix tomba sur son fils cadet ; il lui fit épouser sa nièce, le nomma son héritier présomptif et lui fit prêter serment par ses sujets.

Lorsque Behléwân apprit que son jeune frère lui était préféré, son cœur se serra et la chose lui fut pénible ; l’envie et la haine