Page:Basset - Contes arabes, 1883.djvu/183

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Ils concertèrent ensuite une ruse pour expliquer ce voyage de son serviteur dans le pays, et ils convinrent de feindre que la princesse possédait un trésor considérable enfoui depuis le temps de son premier mari et que l’eunuque, au courant de tout, partait pour le lui rapporter. Elle en avertit le roi de Roum et obtint de lui une autorisation. Qaïsar accorda la permission et lui recommanda de faire en sorte que personne ne connût le but de son voyage. Il partit déguisé en marchand, entra dans la capitale de Behléwân et se mit à l’affût des nouvelles du jeune homme. On lui apprit qu’il avait été enfermé dans un cachot, d’où son oncle l’avait tiré pour l’envoyer à tel endroit où il avait été tué. L’eunuque fut très affligé de ses nouvelles ; son cœur se serra et il demeura incertain de ce qu’il devait faire.

Il arriva un jour qu’un des cavaliers qui, auprès de l’abreuvoir, avaient éloigné Mélik-Châh le jeune, après l’avoir habillé et lui avoir fourni de l’argent, aperçut dans la ville le confident de Châh-Khatoun sous l’habit de marchand. Il le reconnut, l’interrogea sur sa situation et les motifs de son voyage.