Page:Basset - Contes arabes, 1883.djvu/206

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coupé les routes avec moi. Un jour que nous avions attaqué une caravane, celle-ci nous a mis en fuite, a blessé plusieurs des nôtres et fait prisonnier ce jeune homme. Depuis lors j’ai parcouru divers pays à sa recherche sans avoir de ses nouvelles, à présent le voici. »

En entendant ces paroles, le roi, convaincu que le condamné était son fils, poussa un grand cri, s’élança vers lui, le serra dans ses bras et l’embrassa en pleurant. Puis il ajouta : « Je voulais te faire périr, et je serais mort de repentir. » Puis il coupa ses liens, ôta sa couronne de sa tête, la mit sur celle de son enfant et fit répandre cette bonne nouvelle, sonner les trompettes et battre les timbales. La joie fut grande : le peuple en fit fête et l’allégresse fut telle que des oiseaux s’arrêtèrent en l’air, étourdis par les cris et les proclamations60. Les soldats formèrent un cortège magnifique et la nouvelle de cette reconnaissance fut portée à la reine Behrédjour61 qui sortit et s’avança au devant de son fils. Le roi ouvrit les prisons et délivra tous ceux qui s’y trouvaient : on célébra une fête pendant sept jours et sept nuits et l’on fit force réjouissances. — Voilà pour le jeune homme.