Page:Basset - Contes arabes, 1883.djvu/42

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de longues années au service du roi, sans lui être infidèle un seul jour, et cependant il vient d’enlever ta fille sans ton consentement. » Puis il lui raconta ce qui lui était arrivé avec elle et comment Azâd-bakht l’avait emmenée de force.

Lorsque le père entendit le récit de l’eunuque, il fut saisi d’une violente colère, rassembla un grand nombre de soldats et leur dit : « Tant que le roi ne s’est occupé que de ses femmes, nous n’avions pas à en prendre souci : mais à présent, il vient de porter la main sur notre harem : il faut que nous allions dans un pays où l’on ait pour nous plus de considération. » Puis il écrivit en ces termes à Azâd-bakht : « Je suis un de tes serviteurs et un de tes esclaves : ma fille est une servante à ta disposition. Que Dieu très haut prolonge tes jours et qu’il remplisse tes instants de plaisir et de joie : j’étais déjà tout prêt à te servir, à défendre ton autorité et à repousser tes ennemis ; désormais je redoublerai de vigilance, puisque c’est pour moi que je veillerai, à présent que ma fille est devenue ta femme. » Ensuite il lui adressa un envoyé porteur de cadeaux.

Lorsque le messager arriva avec la lettre