Page:Basset - Contes arabes, 1883.djvu/47

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une partie de leurs ennemis ; les autres prirent la fuite : parmi les prisonniers se trouva le fils du roi, pareil à une lune de beauté et de grâce. On l’interrogea : « Quel est ton père et comment se fait-il que tu sois avec ces scélérats ? » Il répondit : « Je suis le fils de leur chef. » On l’enchaîna et on le conduisit à Azâd-bakht.

À leur arrivée à la ville, cette nouvelle parvint au roi qui ordonna de lui amener ce qui pouvait lui convenir. Lorsqu’ils furent en sa présence, le prince considéra le jeune homme et dit : « À qui est-il ? » — « Sire, répondirent les marchands, nous étions sur telle route lorsqu’une bande de voleurs sortit contre nous : nous en sommes venus aux mains, nous les avons battus et pris ce jeune homme. » Lorsqu’on lui demanda : « Quel est ton père ? » il répliqua : « Je suis le fils du chef des brigands. » — « Je désire qu’il m’appartienne, » dit Azâd-bakht. — « Dieu te le donne, ô roi du siècle, répondit le chef de la caravane : nous sommes tous tes esclaves… » Or le prince ne savait pas que c’était son fils. Puis il dédommagea les marchands et fit entrer le jeune homme dans son palais où il resta en qualité de page12.