Page:Basset - Contes arabes, 1883.djvu/57

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rable, n’entreprends rien, car tu ne réussirais pas. « Il n’écouta pas ces paroles et pensa : « Si je travaille moi-même à mes affaires, je n’aurai rien à craindre. » Puis, au bout de trois ans, il alla prendre l’autre moitié de sa fortune, fréta un vaisseau, le chargea de marchandises de choix et de tout ce qu’il possédait, dans l’intention de s’embarquer pour voyager. Après quelques jours il se dit : « Je vais interroger les marchands pour savoir quelles marchandises rapportent des bénéfices ; dans quel pays on peut les écouler et combien l’on en retire de gain. » On lui indiqua une contrée éloignée et on ajouta qu’un dirhem en rapportait cent. — Il partit sur son vaisseau et se dirigea vers ce pays. Mais, tandis qu’il était en route, il souffla un ouragan violent qui submergea le navire : le marchand se sauva sur une pièce de bois ; le vent le jeta nu sur le rivage de la mer, près d’une ville des environs. Il remercia Dieu et rendit grâces pour son salut. Ensuite il aperçut dans la ville un vieillard très âgé à qui il raconta son histoire et ses aventures ; en entendant ce récit, cet homme s’affligea beaucoup ; puis il fit apporter de la nourriture, fit manger le naufragé et lui dit :