Page:Basset - Contes arabes, 1883.djvu/60

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lui dirent : « Demeure ici jusqu’à ce que nous plongions : tout ce que nous rapporterons cette fois, nous t’en donnerons ta part. » Ils plongèrent et retirèrent dix coquillages renfermant chacun deux grosses perles. À cette vue, ils s’écrièrent pleins d’admiration : « Tu as retrouvé ta chance : ton étoile est revenue ! » Puis ils lui remirent dix perles en ajoutant : « Vends en deux, cela te procurera un capital, et cache les autres pour un moment de détresse. »

Il les prit avec joie, en cousit huit dans ses vêtements et en garda deux qu’il mit dans sa bouche. Un voleur l’aperçut et alla avertir ses complices qui se réunirent contre le naufragé et lui enlevèrent ses habits. Quand ils se furent éloignés, il se dit : « Ces deux perles me suffisent, » puis il se dirigea vers la ville voisine et chercha à les vendre.

Mais le destin voulut qu’on eût volé auparavant à un joaillier de cet endroit dix perles pareilles à celles que possédait le marchand. Lorsqu’il aperçut ces dernières entre les mains du crieur public, il lui demanda : « À qui sont-elles ? » — « À un tel, » lui fut-il répondu. Il aperçut un homme misérable, de médiocre apparence et