Page:Basset - Contes arabes, 1883.djvu/82

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ment que d’exterminer tout être injuste : c’est notre patience qui causera sa perte : celui qui fait le mal est nécessairement abattu. »

Quelques jours après, le roi alla à la chasse ; lui et sa suite rencontrèrent l’animal féroce et ne cessèrent de l’attaquer jusqu’à ce qu’ils l’eurent tué. Abou-Sâber, l’ayant appris, dit à son épouse : « Femme, ne t’ai-je pas dit que celui qui faisait le mal serait abattu : si j’étais parti pour tuer le lion, peut-être n’aurais-je pas réussi ; voilà les fruits de la patience. »

Il arriva ensuite qu’un meurtre fut commis dans le bourg : le sulthân ordonna de le saccager. Les biens d’Abou-Sâber furent pillés comme les autres. Son épouse lui dit : « Toute la cour du roi te connaît : va l’informer de ce qui est arrivé pour qu’il te rende tes troupeaux. »

« Femme, lui répondit son mari, ne t’ai-je pas dit que celui qui fait le mal sera frappé, que tout roi injuste subira des représailles et que quiconque s’empare de la fortune des gens, ses propres richesses lui seront enlevées ? »

Un de ses voisins l’entendit : c’était un