Page:Basset - Contes populaires d’Afrique, 1903.djvu/14

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d’animaux sont les plus nombreux, on sera frappé de ce fait que ces derniers tiennent uniquement la place des hommes et qu’on pourrait appliquer à ceux-ci la maxime latine : Mutato nomine, de te fabula narratur. En effet, il ne faut pas y chercher, non plus que dans les fables de La Fontaine, des détails exacts d’histoire naturelle. Dans un conte mandé (n° 29), le lièvre s’associe à la hyène pour manger des poissons ; chez les Bari, il se régale de poules (n° 57) ; chez les Souahili, il dévore une hyène, de concert avec un lion, et, plus tard, la moitié du lion lui-même (n° 99). Chez les Bornouans, la hyène et la belette cherchent du feu pour cuire leur viande (n° 64) et chez les Mbenga, la perdrix charge la poule de lui rapporter du feu (n° 149). En rouganda, un buffle et une antilope, ambassadeurs de l’éléphant, sont régalés de viande par un lapin (n° 101). Chez les Ewhé, la hyène et le chat sauvage se bâtissent une case après avoir défriché un terrain (n° 87). Dans un conte zumbo (n° 115) qu’on retrouve chez les noirs de l’Île de France (n° 163), le lièvre et l’éléphant s’associent pour cultiver un champ