était au-dessous du roi Gabra-Masqal, et lorsque le roi entendit sa voix, son bâton de fer pénétra dans le pied du saint : il en coula beaucoup de sang, sans que Iâred s’en aperçût, jusqu’à ce qu’il eût fini. À cette vue, le roi en fut effrayé, arracha le bâton de son pied et lui dit :
— Demande ce que tu voudras, pour prix de ce sang qui a coulé.
Iâred l’adjura en ces termes :
— Laisse-moi aller me faire moine.
Le roi, l’ayant entendu, s’affligea avec tous ses fonctionnaires, mais il craignit, en l’empêchant, de manquer à son serment, Iâred, étant allé à l’église, se tint près de l’arche de Sion et dit :
— Sainte et heureuse ! louée et bénie ! honorée et exaltée !
Si bien que dans sa perfection il s’éleva de terre à plusieurs coudées. Puis il alla vers le désert de Samèn, y demeura dans le jeûne et la prière, y fatigua beaucoup son corps et y accomplit sa lutte. Dieu lui promit qu’on invoquerait son nom et qu’on ferait sa commémoration.