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— C’est le feu qui est le plus fort de tous.

— Attends, dit le père.

Ils entrent dans le village : sur la place, il y avait un forgeron qui maniait le fer et le feu, faisait des bêches, des haches, des couteaux.

— L’homme est le plus fort de tout, dit l’enfant émerveillé.

— Attends, répond le père.

Ce forgeron, déjà sur l’âge, avait une femme jeune et jolie qui lui faisait faire toutes ses volontés, surtout depuis qu’elle lui avait donné un fils qu’elle allaitait. Le père et l’enfant se logent dans une case voisine de celle du forgeron et l’enfant entend la femme qui commande à son mari.

— Ah ! dit-il, la femme est tout ce qu’il y a de plus fort.

— Quelquefois, répond le père, mais attends.

La femme se couche et veut dormir, mais son petit, malade, pleure et elle lui obéit.

— C’est l’enfant qui est le plus fort, dit le fils à son père.

— Attends encore, répond celui-ci.

Dans la nuit, la Mort enlève le fils du forgeron.

— Je sais maintenant qui est le plus fort, dit l’enfant : c’est la Mort.

— Tu as raison, répond le père ; c’est la Mort, mais elle est dans la main de Dieu, maître des