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le reste. La chenille arriva, regarda et chuchota :

— Ma bonne amie, viens ici.

La tortue répondit :

— Je ne veux pas ; j’ai travaillé à remplir mon ventre.

— Serres-tu le reste ? demanda la chenille.

— Je n’en ai laissé qu’un peu, dit la tortue.

— Donne-le-moi, apporte-le-moi, que je mange et que je m’emplisse comme toi.

La tortue le lui donna et la chenille l’acheva.

— Vois, dit la tortue ; quand tu te promènes avec ton voisin, tu ne dois pas le tromper. Tu pensais que là où il y avait de la fumée, il y avait de ha nourriture ; tu ne savais pas qu’il n’en est pas ainsi. Si tu avais trouvé quelque chose, tu ne m’en aurais pas donné.



XXXIX. — AGNI[1]

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LE CAMÉLÉON ET LE CRAPAUD[2]


Le caméléon et le crapaud discutaient au sujet de leur âge. Le crapaud disait :

— Je suis plus vieux que le caméléon.

  1. L’agni est parlé dans la moitié orientale de la colonie française de la Côte d’Ivoire.
  2. Maurice Delafosse, Essai de manuel de la langue agni. Paris, André, 1901, in-8o, p. 155-156.