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Par elle, les centres egbas apprirent la ruse employée contre eux. Un jour, l’Alaka demanda à sa fille de lui montrer comment il pourrait réussir à planter du bon grain dans son champ. La fille lui répondit :

— Père, tu sais bien qu’ici il est expressément défendu de livrer du bon grain par toutes les douanes de la ville : quiconque transgresse cette défense mérite la mort ; mais à cause de l’affection que je te porte, comme ton enfant, je vais faire une tentative, quand même elle devrait me coûter la vie.

Alors elle commença à penser à la manière de s’y prendre pour arriver à son but. Il lui vint l’idée suivante. Deux jours après, elle fit dire à son père de lui envoyer trois poulets. Quand ils furent arrivés, elle les nourrit avec beaucoup de grains ; elle fit dire à son père par le messager de les tuer, de rassembler les grains qui étaient dans leurs intestins et de les planter. Le père le fit et s’étonna de voir les grains pousser ainsi dans son champ, mais il n’en dit rien à personne jusqu’à ce que le grain eût des épis et fût mûr.

Après que l’Alaka eut fait décortiquer ce mais, il en envoya à tous les Egbas pour en planter. Ceux-ci le firent, le rassemblèrent, le mangèrent et s’étonnèrent de voir le maïs pousser aussi dans leur champ comme toujours il croissait à Kesi.