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DOUKOULI, L’HOMME-HYÈNE[1]
h bien oui ! Il arriva qu’un certain homme nommé Doukouli s’en alla au village
de Nouamatchakaoumbé y chercher des
jeunes filles pour les épouser. Les parents consentirent
à sa demande et lui donnèrent une
femme. Les amies de celle-ci vinrent pour la visite
des fiançailles. Elles sortirent des huttes avec
leurs mères et se mirent à cuire de la nourriture.
Lorsqu’elles l’apportèrent, Doukouli (c’est là son
nom, mais ce n’est pas un homme, c’est une
hyène qui a mis des habits et qui prend la forme
d’un homme), partit et s’en alla dans la forêt. Là
il se mit à chanter et il appela ses amis les animaux
sauvages pour qu’il pût les manger. Il dit :
— Eoué ! Eoué ! Que dirai-je ? Moi Doukouli-Doukou.
Si je t’attrapais, je te saisirais.
C’est moi qui change mes couleurs ! Hiyaya, gare à toi !
Or ce chant plut aux gazelles, lesquelles arrivèrent. Doukouli les saisit et les avala. Cela fait,
- ↑ H.-A. Junod, Les Ba-Ronga, Neufchâtel, Attinger, 1898, in-8, p. 282-285.