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— Est-ce bien toi, Séètètèlané, qui m’appelles fille d’un œuf d’autruche ?

— Oui, je te le dis : tu es la fille d’un œuf d’autruche.

Le soir, il se coucha bien au chaud dans des fourrures de chacal et s’endormit profondément. Au milieu de la nuit, il se réveilla et, tâtonnant avec ses mains, il s’aperçut qu’il était couché sur le sol nu et qu’il était couvert de ses anciennes peaux de souris sauvages qui arrivaient à peine jusqu’à ses genoux ; il était affreusement transi. Il s’aperçut aussi que sa femme n’était plus là et que tout son village avait disparu. Alors, il se rappela tout et s’écria :

— Hélas ! que vais-je faire ? Pourquoi ai-je dit à ma femme : Tu es la fille d’un œuf d’autruche ?

Il était redevenu un homme extrêmement pauvre, sans femme ni enfant. Il vieillit ainsi, ayant toujours pour seule nourriture la chair des souris sauvages et se vêtant de leurs peaux jusqu’à sa mort.