Page:Basset - Contes populaires d’Afrique, 1903.djvu/394

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Ils sont là : ils dorment.

La lionne repartit. Le chacal mangea le dernier et s’esquiva. À son retour, la lionne l’appela ; il ne répondit pas. Elle entra dans la grotte pour chercher après lui ; il n’y avait pas de lionceaux. Alors elle suivit la trace des pattes qui la conduisirent à une excavation où elle creusa. Le chacal s’arracha des poils et la lionne ne saisit que ceux-ci. Il sortit et lui expliqua :

— Je suis celui qui s’épile lui-même. Le chacal est là.

Quand elle y fut entrée, elle ne trouva que les poils ; le chacal s’était enfui. Elle suivit de nouveau sa trace qui la conduisit à un arbre sur lequel le chacal était arrivé. La lionne vint et lui dit :

— Ô celui qui s’épile lui-même, viens.

— Je ne connais pas cet être-là, dit-il ; je suis le chacal ; j’ai mangé tes petits.

La lionne pleura et s’en alla. Mais quand elle fut partie, il ne descendit pas aussitôt ; il resta encore sur l’arbre. Il but de l’eau, car il avait plu dessus.