Page:Basset - Contes populaires d’Afrique, 1903.djvu/422

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Alors Redjioua s’écria :

— Qu’on n’élève pas de monticule, car les léopards pourraient venir gratter la terre et manger le corps de ma fille.

Sur quoi le peuple dit tout d’une voix :

— Creusons une fosse plus profonde.

Ils retirèrent donc de la fosse Arondo et son mari, et les posèrent tous deux sur des escabeaux pendant qu’ils creusaient et recreusaient le trou ; puis ils remirent tous les objets enterrés avec Arondo et y placèrent aussi la morte. Quand ils en vinrent à Akenda-Mbani, celui-ci se ranima et leur dit :

— Je ne vais jamais deux fois au même endroit ; pourquoi me mettre dans la tombe et m’en retirer quand vous savez tous que je ne retourne jamais où j’ai déjà été.

Lorsque Redjioua entendit ces paroles, il se mit en colère contre les fossoyeurs et leur dit :

— Vous savez bien qu’Akenda-Mbani, son nom le prouve, ne va jamais deux fois au même endroit. Pourquoi donc l’avez-vous retiré de la place où il était ?

Alors il ordonna au peuple de s’emparer d’Agambouaï et de lui couper la tête.