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où se trouvaient beaucoup de citronniers. Voici mes fruits que je vous offre, dit le hérisson : montez sur l’arbre pour en manger.

— Montons ensemble, dit le chat sauvage.

— Je ne puis pas, répliqua le hérisson, mais grimpez sans crainte.

Le chat sauvage grimpa dans l’arbre. Le hérisson se mit alors à entourer le citronnier d’une ceinture de piquets pointus à l’extrémité supérieure.

— Que fais-tu là ? dit le chat sauvage.

— Je fais des pilons à riz pour nos enfants, dit le hérisson.

Quelques instants après, le hérisson se mit à crier :

— Quelqu’un arrive !

Le chat sauvage, entendant cela, sauta en bas de l’arbre, mais il tomba sur la pointe des bois qui entouraient le citronnier et se tua.

Le hérisson coupa la cuisse du chat sauvage, en porta les morceaux aux congénères du défunt et leur dit :

— Je vous invite chez moi ; un grand repas, parce que vous êtes de la même race que mon frère de sang, le chat sauvage. Voici votre part.

Les chats sauvages acceptèrent avec grand plaisir et remercièrent le hérisson de son hospitalité. Ils mangèrent la cuisse de leur infortuné camarade.