Page:Basset - Contes populaires d’Afrique, 1903.djvu/55

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ture à mon pied ; regardez cette écriture, vous trouverez mon nom.

Le chacal alla l’examiner de loin. Il dit au lion :

— Oncle Aboul H’arith, c’est à toi qui as de bons yeux de déchiffrer les lettres qui sont là, parce que cette écriture-là est griffonnée ; de plus, j’ai mal aux yeux, ils n’y voient pas. Allons, regarde, toi, tu as de bons yeux ; c’est toi qui déchiffreras ces lettres.

Le lion s’avança pour examiner de loin. Le mulet lui dit :

— Avance, toi, pour bien voir.

Il s’approcha ; le mulet le laissa faire. Quand il fut près d’arriver à son pied, l’autre se dressa sur ses pieds de devant et le frappa avec ceux de derrière ; il l’atteignit au front et le renversa en arrière.

En le voyant tomber et se débattre, le chacal se précipita sur lui et le saisit par la queue pour le dévorer. Le lion lui dit :

— Moh’and, est-ce là ce dont nous sommes convenus ?

— Pour moi, répondit le chacal, c’est celui qui tombe que je prends pour ma nourriture. Si c’était le mulet qui fût tombé, c’est sur lui que je me serais jeté. Comme c’est toi, laisse-moi me rassasier de ta chair ; c’est là ma chance.