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dans le désert. Elle marcha jusqu’à ce qu’elle arriva dans une solitude. Elle y trouva un berger qui faisait paître les brebis.

— Par Dieu, lui dit-elle, donne-moi cette brebis, je te donnerai cet anneau.

— Bien, dit le berger.

Elle prit la brebis, l’égorgea, enleva la peau du ventre, la lava, la mit sur sa tête et elle ressembla à une teigneuse. Quand elle arriva à une ville, elle loua une boutique, y établit une pâtisserie, changea ses vêtements pour des habits d’homme et vendit des gâteaux. Les gens la prenaient pour un homme.

Revenons maintenant à son père et à son frère. Le premier passa une année entière sans que personne lui parlât de sa fille soit en bien, soit en mal. Il demanda à son fils :

— Mon fils, as-tu tué ta sœur ou non ?

— Non, mon père, répondit-il ; je l’ai seulement chassée dans le désert.

Le père reprit :

— Mon fils, allons la chercher.

Ils marchèrent tant qu’ils arrivèrent à cette ville. Il y avait aussi le moueddin qui était arrivé dans cette ville, ainsi que le roi et le vizir, tous pour chercher cette femme. Dieu les fit s’y rencontrer. Ils entrèrent tous dans cette boutique. La femme leur dit :