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BENI SAÏD

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LE ROI ET LA SORCIÈRE[1]


Il y avait autrefois une sorcière. Un jour, elle se mit à mendier devant la maison du roi. La négresse du roi sortit et lui apporta une aumône. La vieille lui dit :

— Je voudrais parler à la reine.

— Attends, répondit la négresse, je vais la consulter.

Quand elle eut consulté sa maîtresse, celle-ci répondit :

— Fais-la entrer.

Quand la vieille fut entrée, elle se mit à pleurer.

— Pourquoi pleures-tu ? demanda la reine.

— Madame, de mon métier, je calcule la destinée ; j’ai fait ce calcul pour mon seigneur ; j’ai trouve qu’il a sept enfants et j’ai trouvé qu’il les tuera lui-même.

Après cela, la reine lui donna ce que Dieu lui donna. La vieille sortit.

  1. René Basset, Étude sur les dialectes berbères du Rif marocain. Paris, 1899, in-8o, p. 126-130.