Page:Basset - Nouveaux Contes berbères, 1897.djvu/100

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que veux-tu ? que demandes-tu ? — Le maître du douar, ma fille. — Seigneur, n’appelle pas pour que mon mari arrive ; va t’en, s’il te trouve il te tuera. — Je suis venu chez vous, je cherche après vous ; je suis un hôte de Dieu ; est-ce que tu me chasseras, ma fille ? Est-ce que les gens chassent les hôtes de Dieu ? — Seigneur, répondit-elle, je ne te chasse pas, j’ai pitié de toi ; que mon mari ne te trouve pas ici, sinon il te tuera devant moi. — Ma fille, où est allé ton mari ? — Seigneur, tais-toi seulement : je n’ai plus rien à te dire que ce que je t’ai dit : ce que fait mon mari dans le monde, quand tu fuirais bien loin au ciel et sur la terre : mon mari, depuis tant d’années, va tuer les gens sur les routes. — Ma fille par quel chemin est-il parti ! — Seigneur, c’est par là qu’il s’en est allé il n’y a qu’un moment ; il s’est mis en route avec son fusil et son couteau, il est allé dans cette ville sur la montagne. »

Gabriel s’éloigna et entra près de cette ville, dans le bois d’olivier que la femme lui avait dit. Peu d’heures après, cet homme arriva pour pénétrer dans la ville. Notre Seigneur Gabriel sortit à sa rencontre, s’ar-