Page:Basset - Nouveaux Contes berbères, 1897.djvu/104

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venir. À son tour, Gabriel jura par Dieu qu’il ne mangerait pas si les enfants n’étaient pas là. « Que Dieu te guide, seigneur, mange sans plus. — Quels sont leurs noms ? je vais les appeler. — L’un s’appelle Ah’med, l’autre Moh’ammed ! » Gabriel cria une première fois : Ah’med ! Moh’ammed ! puis une seconde, puis une troisième fois. « Nous voici, dirent les enfants ; nous voici, ô notre Seigneur Gabriel. »

L’homme fut stupéfait : « C’est toi notre Seigneur Gabriel ? Je te jure par Dieu que je ne te lâcherai pas que tu ne te portes garant du paradis pour toute ma maison. — Je te le garantis si tu marches dans la voie du Seigneur. — Je me repens devant Dieu qui nous a créés. » Gabriel dit alors aux enfants : « Pourquoi ai-je dû vous appeler plusieurs fois et n’êtes-vous venus qu’à la troisième ? — Nous t’avions entendu la première fois, mais nous étions occupés à recueillir de l’eau d’un fleuve qu’on appelle le Kaoutsar et à en asperger, pour les rafraîchir, les gens qui sont en enfer. »