Page:Basset - Nouveaux Contes berbères, 1897.djvu/114

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aurait coupé la tête à tous. » Le marabout leur répondit : « Rassurez-vous, ce que vous désirez, Dieu vous l’accordera. » Ils se réjouirent jusqu’à l’heure du dhahr, le moment fixé par le roi qui rassembla son conseil.

Les tolba sortirent pour se rendre à cette assemblée et le sultan leur dit : « Allons, que faites-vous ? — Prince, répondirent-ils, nous voici prêts à exécuter ce que tu voudras. — Faites descendre le Juif du ciel. » Sidi Moh’ammed écrivit deux feuilles de papiers et dit au Juif : « Juif Haroun, descends du ciel sur la terre. » L’autre répondit : « Sidi Moh’ammed, si ce n’était toi, la situation des t’olba ne serait pas belle. » Le saint répéta trois fois ses paroles : le Juif refusa de descendre. Alors le marabout reprit : « Que tes péchés soient sur ta tête » (retombent sur toi), puis s’adressant aux t’olba : « Quel est votre désir relativement à ce Juif ? » Ils lui répondirent : « Nous désirons seulement que, des deux feuilles que tu as écrites, l’une aille au-dessus de sa tête, l’autre au-dessous de lui et qu’elles le broient comme des meules. » Sidi Mohammed fit monter les deux feuilles écrites par lui, l’une au-dessus de la tête de Haroun, l’autre