Page:Basset - Nouveaux Contes berbères, 1897.djvu/161

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le linge aux gens. Puis il remonta sur sa bête pour aller chercher de la terre. Il était en train de creuser quand il entendit un corbeau dire en l’air : « Creuse en dessous, tu chanteras quand Dieu t’enrichira. » Il comprit ce qu’il disait, creusa en dessous et trouva un trésor. Il en remplit un panier, par dessus il mit un peu de terre et revint chez lui, puis il retourna plusieurs fois. À l’une d’elles, son ânesse rencontra un mulet qui lui dit : « Tu travailles encore. » Elle répondit : « Mon maître a trouvé des richesses et il les emporte. » Le mulet reprit : « Quand tu arriveras au milieu des gens, débats-toi, tu jetteras le panier à terre ; on le verra, tout se découvrira et ton maître te laissera en repos. » L’homme avait entendu leur conversation. Il remplit le panier de terre seulement. Quand on arriva au milieu des gens, l’ânesse rua et jeta la charge à terre ; son maître la battit jusqu’à ce qu’elle fut rassasiée de coups. Il se remit à emporter le trésor et devint un marchand considérable.

Il avait dans sa maison des poulets et une chienne. Un jour il entra dans son grenier, une poule l’y suivit et mangea des grains. Un coq lui dit : « Apporte-m’en un peu. »