Page:Basset - Nouveaux Contes berbères, 1897.djvu/58

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sasié : mets en un peu dans tes oreilles et dans ta bouche : tu te coucheras. Quand viendra le maître du silo, il te jettera dehors et tu t’en iras. » Il suivit ce conseil. Quand le maître arriva, il le trouva étendu et le jeta dehors.

Le chacal trouva des souliers, les mit à ses pieds, et, en route, il rencontra la panthère qui lui demanda : « Qui est-ce qui t’a fait ces souliers-là ? — C’est moi qui les ai faits, répondit le chacal. — Fais-m’en aussi. — Va tuer une vache superbe. » Il alla en tuer une. Quand ils eurent mangé la chair, il lui fit des souliers, puis il lui dit : « Va au soleil, tu y resteras jusqu’à ce qu’ils sèchent. » Elle suivit ce conseil. Quand les souliers furent desséchés, elle ne put pas marcher. Le chacal partit. La panthère se mit à pleurer : des perdrix la trouvant ainsi lui apportèrent de l’eau dans leurs becs jusqu’à ce que la peau fût amollie ; alors elle ôta ses souliers et remercia les perdrix.

Elle se mit en route pour chercher après le chacal. Quand elle l’eut trouvé, il s’enfuit. Elle rencontra un vieillard très âgé. « Comment ferai-je ? lui demanda-t-elle ? — Va égorger une vache, amène les chacals pour