Page:Basset - Nouveaux Contes berbères, 1897.djvu/75

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plaît à Dieu. — Attends, lui dit-elle ; je vais apporter des sacs. »

Elle alla trouver le lévrier et lui dit : « Je t’implore, mon oncle. — Que veux-tu ? — Que tu viennes pour faire peur au chacal afin qu’il me donne ce qui m’est dû ; nous avons cultivé ensemble : mois je tirais de l’eau, lui la faisait couler. Quand nous avons dû partager, il m’a fait une injustice ; il a pesé sept parts pour lui et une seule pour moi. » Le lévrier lui dit : « Fais-moi un sac. » Elle lui en fit un, il s’y glissa et elle l’emporta.

En arrivant, elle le déposa à terre et dit au chacal : « Mesure. » Il fit comme la première fois ; sept parts pour lui et une pour elle. « Comment fais-tu ce partage ? dit la brebis ; j’ai tiré l’eau, toi tu l’as fait couler. — C’est moi, répliqua le chacal, qui ai tiré, et toi tu l’as fait couler : si tu veux, nous demanderons aux gens. — Soit, répondit-elle. » — Il leur dit : « Qui avez-vous entendu chanter ? — C’est toi, chacal, que nous avons entendu. — Est-ce celui qui tire l’eau ou celui qui la verse qui chante ? — C’est celui qui tire l’eau. » Le chacal dit alors à la brebis : « Écoute, viens partager les grains. »