de la première copie que j’ai mentionnée. Il se compose de deux volumes in-folio couverts d’une reliure molle en vélin. Le premier volume renferme 424 feuillets et se termine au milieu d’une phrase qui se continue sur le premier feuillet du second volume. Ce premier feuillet porte le numéro 425, et la suite des numéros se continue jusqu’au chiffre 667, après lequel le texte s’achève sur 74 feuillets non numérotés[1]. Il est à remarquer que la phrase qui commence le second volume ne se trouve pas dans la plupart des copies, et qu’elle manque dans toutes les éditions imprimées. Les deux volumes sont en entier de la main du maréchal de Bassompierre, d’une bonne et lisible écriture, avec une orthographe relativement correcte, dont les incertitudes et les variations n’accusent point chez l’auteur un défaut d’instruction, et doivent être attribuées seulement à l’absence d’une législation fixe à cet égard. Les mots, qui aujourd’hui ne peuvent paraître que revêtus d’une livrée uniforme comme les soldats des modernes bataillons, se présentaient alors sous la plume de l’écrivain avec le costume bigarré des routiers de nos vieilles bandes, et les gens de lettres eux-mêmes usaient sur ce point de la liberté qui leur était laissée.
L’ouvrage, ainsi que son titre l’indique, est écrit sous la forme d’un journal : les dates sont rappelées à chaque page, en haut de la marge, par mois et par année, et chaque changement dans le cours d’une page est indiqué, également en marge, par une mention correspondante.
On sait que le maréchal de Bassompierre écrivit ses mémoires pendant les tristes loisirs de sa captivité : leur rédaction dura plusieurs années, ainsi qu’on peut le voir par
- ↑ Chaque volume porte sur le premier feuillet un numéro écrit à la main (1547 et 1548), et un ex libris imprimé en ces termes : Ex bibliotheca Mss. Coisliniana, olim Segueriana, quam Illus. Henricus du Cambout, Dux de Coislin, Par Franciæ, Episcopus Metensis etc. Monasterio S. Germani à Pratis legavit an. MDCCXXXII.