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journal de ma vie

et de la Chastre, quy estoint bien belles : mais le roy, le lendemain de la Saint-Jean, partit en poste, et s’en vint a Paris loger cheux Gondi[1], parce que madame d’Antragues logeoit a l’hostel de Lion. Nous y demeurasmes quelques jours : mais en fin, sur un desordre quy arriva au comte du Lude allant trouver Mlle d’Antragues de la part du roy, que son pere et son frere firent rumeur, et l’emmenerent le lendemain a Marcoussis[2] : le roy alla un matin a Marcoussis en s’en retournant en poste a Blois, ou nous ne fusmes gueres sans revenir a Paris ; d’ou[3] le roy revint en un jour en poste, courant a neuf chevaux, dont j’estois de la trouppe.

Juillet. — Il vint loger cheux le president de Verdun[4], ou nous soupames, puis couchasmes le roy, et nous mismes a jouer aux dés, Mr de Roquelaure[5],

    la Ferté-Nabert, et Louise de la Châtre, mariée depuis à Antoine de la Grange, seigneur d’Arquien.

  1. Jérome de Gondi, ou Geronimo Gondi, baron de Codun, fils de François-Marie Gondi, et d’Anne de Velez de Guevarra, avait exercé des emplois considérables, principalement dans les ambassades. L’hôtel bâti par lui devint plus tard l’hôtel de Condé, situé entre la rue des Fossés-Monsieur-le-Prince et la rue de Condé.
  2. Marcoussis, arrondissement de Rambouillet, département de Seine-et-Oise.
  3. D’où, c’est-à-dire de Blois.
  4. Nicolas de Verdun, fils de Nicolas de Verdun, intendant de finances, et de Nicole de l’Aubespine, fut successivement conseiller au parlement de Paris en 1583, président d’une chambre des enquêtes, premier président du parlement de Toulouse, enfin premier président du parlement de Paris, et mourut le 16 mars 1627.
  5. Antoine de Roquelaure, fils de Géraud de Roquelaure, et de