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1608. juillet.

ce que l’on jouoit, fournissant les marques a ceux quy luy donnoint du fonds, ou des gages, pour sa seureté. Il y avoit huit ou dix honnestes gens de la ville quy estoint de nostre partie ; et de la court Mrs  de Guyse, de Crequy, et moy : ceux de la ville estoint Autreville, Almeras[1], Chevry[2], Chastelain, Fedeau[3], Choisy de Can, et autres. Le roy voulut qu’ils vinssent tous les jours jouer avesques luy, soit qu’il fut au Louvre, ou cheux Mrs  de Roquelaure ou Zammet.

Juin. — J’estois en grand heur ; mais, sur ces entrefaites, il me fallut aller a Rouan, ou ma mere estoit, pour un proces que nous avions contre les heritiers d’un nommé le Clerc, que nous gaignames. Je revins a Paris, ou nous continuames le grand jeu, et l’amour, plus que devant.

Juillet. — La reine Margueritte donna une bague a courre, a une partie quy se fit a l’Arsenac, ou il se fit une grande feste. Les tenans de la partie estoint Mrs  de Crequy, Rosny[4], Gramont, et Marillac[5],

  1. Alméras fut depuis général des postes, et mourut prêtre en 1637.
  2. Charles Duret, sieur de Chevry, devint conseiller d’État, intendant et contrôleur général des finances, et président en la chambre des comptes de Paris.
  3. Guillaume Feydeau, trésorier des guerres pour l’Île-de-France.
  4. Maximilien de Béthune, marquis de Rosny, fils de Maximilien de Béthune, duc de Sully, et d’Anne de Courtenay, sa première femme, mourut avant son père, le 1er septembre 1634.
  5. Louis Marillac, comte de Beaumont-le-Roger, fils de Guillaume Marillac, seigneur de Ferrières, et de Geneviève de Bois--