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Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 1.djvu/83

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1596

Munichen, ou nous vismes le duc et la duchesse, puis par Wasserbourg, Nostre Dame d’Ettinguen, Bourghause et Insbrouch[1] ; de la a Brixen, puis a Trente et a Verone, ou les comtes Ciro et Alberto de Canossa (dont le dernier, quy avoit esté nourry page du duc de Bavieres, s’en estoit revenu avesques nous), nous vindrent prendre a l’hostellerie, et nous menerent en leur palais, ou ils nous firent une grande reception et traittement. Le lendemain nous en partimes pour aller a Mantoue, puis à Bolongne[2], d’ou nous passames l’Apennin pour arriver a Florence, ayans precedemment passé par Pratolin[3], maison de plaisance du grand duc quy estoit lors a Lambrogiano, lequel nous fit regaler a nostre arrivée, et nous fit donner des carrosses pour l’aller trouver le jour d’apres à Lambrogiano ou nous fumes logés et deffrayés dans le chasteau : le lendemain nous luy fismes la reverence, puis a Madame, de quy feu mon pere estoit grand serviteur[4] ; elle voulut que je la menasse pendant qu’elle se promenoit au jardin, ou ayant rencontré la princesse Marie[5], depuis reine de France, elle nous présenta

  1. Burghausen, ville de Bavière, sur la Salza. — Innsbruck, capitale du Tyrol.
  2. Bologne.
  3. Pratolino ; cette maison de plaisance des ducs de Toscane, située dans le voisinage de Florence, fut commencée et achevée par le grand-duc François-Marie.
  4. Le grand-duc de Toscane était alors Ferdinand Ier, second fils de Cosme le Grand, et d’Éléonor de Tolède, et successeur de François-Marie, son frère aîné. Il avait épousé, en 1589, Christine de Lorraine, fille du duc Charles III, et de Claude de France.
  5. Marie de Médicis était fille du grand-duc François-Marie, et