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journal de ma vie.

celay eut commandement de s’en aller aussy comme son partisan. Peu apres m’estant mis bien avec Mr de Luynes, je fis en sorte qu’il revint a la court sous la caution que je fis pour luy qu’il ne feroit aucune chose quy peut desplaire au roy, et ne se mesleroit de rien. Mais comme il estoit homme d’intrigue, il ne s’en peut tenir et traitta avesques quelques grans et princes ; puis ayant fait ses affaires de la court, voulant en traitter d’autres a la campaigne, fit donner luy mesme des avis contre luy, non les vrais, mais de faux et controuvés, pour se faire chasser de la court, ce que l’on fit allors (juillet) : et luy s’en alla en son abbaye de Signy[1] d’ou il traitta avesques Mr de Boullon pour la reine et en suitte reunit en bonne intelligence Mrs d’Espernon et de Boullon pour le service de ladite reine.

Aust. — Vers la my aust le roy s’en vint a Monceaux d’ou j’estois capitaine, ou je le receus sy magnifiquement que rien plus. Il y demeura dix-sept jours quy me cousterent dix mille escus.

De la il s’en alla (septembre) a Villiers Costerets[2] et a Soissons ou je pris congé de luy pour m’en aller en Lorraine, et me permit aussy d’aller a Mets voir Mr d’Espernon, lequel s’en vint peu apres a Nancy (octobre) principalement pour me voir.

  1. Signy-l’Abbaye, chef-lieu de canton de l’arrondissement de Mézières, à peu de distance de Sedan où Rucellaï alla trouver le duc de Bouillon, et à portée de Metz où résidait le duc d’Épernon.
  2. Suivant le Journal d’Herouard, ce fut le 25 septembre que le roi partit de Monceaux pour Villers Cotterets, et il arriva le 1er octobre à Soissons.