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journal de ma vie.

Paris, et Esplan nous mandoit de la part de monsieur le connestable, de temps en temps, que rien ne nous obligeoit de partir, et qu’il nous manderoit quand il seroit temps. Ainsy se passa le siege de Clairac et le roy s’acheminoit vers Montauban quand la reine mere quy estoit revenue a Tours, pour nous animer contre le connestable, envoya par Mr de Sardini une lettre qu’il luy avoit escrite, luy demandant Marillac comme le seul homme capable de reduire Montauban et la suppliant de l’envoyer au roy pour ne point retarder ses conquestes par son absence : il[1] nous donna cette lettre cheux madame la Princesse devant quantité d’hommes et de femmes. Cela despita Mr de Crequy, mais m’anima a retourner a l’armée sans attendre l’ordre de monsieur le connestable, qu’il nous avoit promis, et arrivay le samedy 24me d’aust a Picacos[2], quartier du roy devant Montauban. Je fis difficulté de vouloir servir de mareschal de camp, me contentant d’estre en ce siege colonel general des Suisses. En fin le roy m’accorda que je ne me meslerois point avesques cette recreue de mareschaux de camp ; que je [le][3] serois seul au quartier des gardes[4], et que,

  1. Il, Sardini.
  2. Piquecos, village sur la rive droite de l’Aveyron, au nord et à une certaine distance de Montauban. C’était le 17 août que le roi avait établi son quartier au château de Piquecos, appartenant aux marquis de Montpezat. Les premières approches furent faites le même jour.
  3. Inédit.
  4. Le quartier des gardes, où commandaient les maréchaux de Praslin et de Chaulnes sous le connétable de Luynes, avait l’attaque des cornes ou ouvrages avancés de Montmirat et de