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journal de ma vie.

officiers quy leur diroint ce qu’ils avoint a faire. Je donnay aussy ordre a un autre capitaine nommé Reding[1] (gentil soldat), d’entrer avec cinquante autres Suisses a la file et de marchander des choses proche de la porte, affin que quand il me verroit entrer, il vint par dedans a moy ; et fis tenir le capitaine Hessy[2] avesques deux cens Suisses le plus près que je peus de la porte d’ou il ne fut point aperceu, pour venir au premier signal que l’on luy donneroit que je serois entré. J’avois aussy fait dire au maire qu’il commandat a la porte de faire entrer une escouade de Suisses pour faire garde devant le logis de monsieur le mareschal, ce qu’il avoit fait. Il estoit aussy entré par les autres portes de la ville plus de trois cens soldats françois et quantité de capitaines et officiers, lesquels se devoint rallier au premier bruit. Ainsy sur les neuf heures du matin j’entray dans la ville avec six hallebardiers qu’ils avoint toujours veus marcher devant moy : j’avois aussy quattre ou cinq capitaines quy m’accompagnoint, quy avoint chascun deux trabans[3] a leur suitte : il y avoit de plus douse

  1. Georges de Reding de Biberegg, du canton de Schwitz, avait levé en 1606 une demi-compagnie pour le régiment de Gallaty : en 1614 il leva avec son oncle Rudolf de Reding une nouvelle compagnie : il possédait encore en 1618 cette compagnie, qui avait été incorporée en 1616 au régiment des gardes suisses.
  2. Fridolin Hessy, du canton de Glaris-Catholique, capitaine au régiment de Gallaty en 1606 et en 1614, incorporé en 1616 avec sa compagnie au régiment des gardes suisses, devint colonel de ce régiment à la mort de Gallaty, fut blessé au siège de Montauban en 1621, et mourut en novembre 1626.
  3. Les trabans des régiments suisses étaient des soldats armés