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1621. septembre.

meurs bien heureux d’avoir donné moyen de sauver une partie de nos drapeaux. » Je le fis retirer de là pour le porter panser : mais il expira avant que d’arriver ou estoint les sirurgiens, dont je fus marry ; car je le voulois sauver.

Le troisieme battaillon voyant comme nous avions malmené ce second, n’osa pas se hasarder de passer et s’en retourna dans la plaine ; mais nous envoyames le comte d’Ayen[1] avec sa compagnie de chevaux legers, quy les atteignit avant qu’ils eussent gaigné la forest de Gresine et les prit tous prisonniers.

Le mestre de camp Beaufort passa avec le premier battaillon, et entendant le combat du second, y accourut a cheval et fut enfermé dans le chemin entre les Suisses et douse des gensdarmes de la compagnie de Monsieur frere du roy, que menoit le sieur de Garennes enseigne de la compagnie, et fut porté par terre de plusieurs coups et prisonnier, dont depuis il guerit.

Mr le mareschal de Pralain quy estoit a la campaigne avec la cavalerie, arriva en ce temps, et voyant comme nous avions bien fait, nous loua fort. Je luy presentay Beaufort quy luy dit que le premier battaillon alloit[2] a la ville. Il courut apres ; mais il le trouva

  1. François de Noailles, comte d’Ayen, fils aîné d’Henri, seigneur de Noailles, comte d’Ayen, et de Jeanne-Germaine d’Espagne, fut gouverneur de Rouergue, lieutenant général au gouvernement d’Auvergne après son père, et gouverneur d’Auvergne, puis de Roussillon. Il mourut en 1645.
    Le comte d’Ayen tenait la campagne avec sa cavalerie. - Voir à l'Appendice. XX.
  2. Il y avait aux précédentes éditions : étoit.