Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 2.djvu/344

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
340
journal de ma vie.

c’estoít un tres grand service qu’ils rendoint au roy, ou nous prenions la part quy appartenoit a de sy passionnés serviteurs comme nous estions a Sa Majesté, nous offrans, s’il y avoit quelque chose en nostre puissance, capable de contribuer a une sy genereuse proposition, de l’employer franchement. Sur cela monsieur le connestable nous dit que le roy nous en sçavoit gré, et que ces messieurs auroint besoin des seise canons quy estoint en nostre quartier, lesquels nous accordames sans replique, offrans de plus que sy pour quelque attaque ou autre occasion, ces messieurs avoint besoin de quelque secours, que messieurs les mareschaux m’envoyeroint avec quinse cens, voire deux mille bons hommes pour estre employés a ce qu’il leur plairoit me commander ; dont ils nous remercierent. Nous dismes en suitte a monsieur le connestable que moyennant ce, le roy nous deschargeoit, non du siege de la ville, lequel nous continuerions, mais de la prise ; ce que le roy nous accorda. Ainsy nous nous en retournames satisfaits de n’avoir plus rien a faire que de nous conserver, et divertir les ennemis par quelques attaques, mines, et sappes, de temps en temps.

Le mardy 5me nous fismes tirer de toutes nos pieces quelques coups de chascune, pour ne pas faire connestre aux ennemis que nous les voulussions oster[1], et toute la nuit nous en ammenasmes treise jusques au parc de nostre artiglerie.

  1. Il y avait aux précédentes éditions : que nous les voulions attaquer.